PRÉAMBULE AU SILENCE

Un pointillé de notre relation à Dieu ...

Avant de parler du silence, il convient de préciser que nous croyons tous - nous le confessons – que le christianisme est la religion de la Parole.

Dieu a parlé en Jésus et par son Esprit, il nous parle encore. Nous croyons que la Bible est la Parole de Dieu, et que Dieu guide son peuple par sa Parole. Cette Parole nous l’écoutons et nous la recevons.

Mais en même temps, nous devons aussi admettre que, tout aussi important est le temps qui est donné pour les silences de Dieu.


Ces silences sont présents dans la Bible, dans la vie du peuple d'Israël et dans notre vie. Parole et silence, non pas du tout comme ombre et lumière, mais comme un pointillé qui trace la ligne de notre relation à Dieu.

 

Face au sacré, à la transcendance, au divin, les hommes ont toujours éprouvé effroi et fascination à la fois. Entre l'orage terrifiant du Sinaï et la tendresse de Jésus de Nazareth, comment se situe l'homme de la Bible ? On répond à juste titre qu'il se situe avant tout dans la Parole, car la Bible est un Livre d'Alliance, de dialogue entre Dieu et son Peuple.

La foi judéo-chrétienne est ainsi de l'ordre de la relation : la Révélation est un message d'amour. Il reste pourtant une immense zone d'ombre entre Dieu et les hommes. « Vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies... Haut est le ciel au-dessus de la terre... », dit Dieu selon le prophète Isaïe. Et l'évangéliste Jean pourra écrire dans sa première lettre : « Dieu, personne ne l'a jamais vu, mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeurera en nous».

Le souffle d'un pur silence

Il reste donc au croyant à pouvoir vivre et exprimer aussi ce Mystère impénétrable de Dieu, et seul le silence le lui permettra.

Silence que Dieu seul pourra éventuellement remplir.

Le silence comme un pur langage de la Présence.

 

D'ailleurs, la Bible elle-même, au cœur de ses innombrables pages noircies de signes, recèle au final des silences étonnants.

 

La Bible, un livre traversé par ce souffle de silence que recueilli Élie, sur le mont Horeb, et dans lequel il sut reconnaître l'Esprit de Dieu. « Après le feu, il y eut comme le souffle d'un pur silence... Quand Élie l'eut entendu, il se couvrit le visage de son manteau, sortit, et vint se tenir à l'entrée de la grotte... » (1er Livre des Rois 19, 13) 

 


RESURREXIT PORTAIL FOI CATHOLIQUE JEROME MUTIN