Au début, l'homme s'aime lui-même pour lui-même ; car il est chair et ne prend goût à rien qui le dépasse.
Puis il constate qu'il ne peut subsister par soi seul ; il commence alors à chercher Dieu par la foi et à l'aimer, comprenant qu'il lui est nécessaire .
Dans ce second degré, il aime donc Dieu par amour de soi et non par amour de Lui. Cependant, une fois que, par intérêt il a commencé à le vénérer et à s'approcher de Lui par la pensée, le lecture, l'oraison er l'obéissance, il entre en quelque sorte dans sa familiarité : peu à peu, insensiblement, Dieu se fait connaitre et, en conséquence, communique la douceur de sa présence.
Mais, en goûtant ainsi au plaisir de d'approche Dieu, on passe au troisième degré, qui consiste à ne plus aimer Dieu pour soi, mais pour lui-même. Il est vrai que l'on demeure longtemps à ce stade, et je sais trop si aucun homme a jamais pu atteindre, en cette vie, au quatrième degré, celui où l'on parvient à ne plus s'aimer soi-même que pour l'amour de Dieu.
Saint Bernard, Du traité de l'amour de Dieu, chapitre XII
Toute vocation à se consacrer à Dieu naît dans le cœur, et choisir la solitude est la réponse existentielle à un attrait. Le but du moine, le but de la vie érémitique est de vivre dans la proximité de Dieu.
Il s'agit d'être plus près du Seigneur, mais aussi plus fidèle à soi-même ! C'est pour le moine une nécessité et il est prêt à sacrifier beaucoup pour cela.
Il devient l'homme d'un seul désir : Dieu !
Dom Marcellin Theeures (Prieur de Montrieux - Var)