L'examen de conscience ...

C'est quoi un examen de conscience ?

L’examen de conscience n’est pas par lui-même lié au sacrement de pénitence, mais il est nécessaire de le pratiquer pour se préparer à recevoir ce sacrement car celui-ci comporte nécessairement un aveu des péchés commis.

 

L'examen de conscience fait partie d'une démarche de conversion, en prélude à l'exercice du sacrement de pénitence et de réconciliation. 

 


Les maîtres spirituels chrétiens insistent sur l’importance de la foi en un Dieu, Père miséricordieux, comme élément essentiel de la pratique de l’examen de conscience.

Hors de cette perspective, il y a danger que l’examen tourne en une introspection morbide qui peut conduire à une scrupulosité maladive et psychologiquement négative qui n’a rien d’une attitude spirituelle.

 

Dans une perspective chrétienne, l'exploration de l'examen de conscience ne doit pas nécessairement être exhaustive, mais elle doit conduire à une attitude intérieure d'humilité, de repentir et de dépendance de Dieu. Il est inutile de chercher à se justifier devant Dieu.



L'examen de conscience en détail ...

Voici un exemple de quatre thématiques pour un examen de conscience  :

 

1) Fautes commises contre les commandements de Dieu (Décalogue)

  • Tu n'auras pas d'autres dieu que moi (exemple de dieu moderne : mon i-phone, ma dépendance à la télévision, mon suivisme de la mode vestimentaire, l'esthétique exacerbée appliqué à mon corps...)
  • Tu ne feras pas d'idole (exemple d'idole moderne:  les joueurs de foot adulés, stars de la chanson vénérées, mais aussi la recherche exacerbée de l'amour, de l'argent, du succès, de la gloire...)
  • Tu diras le nom de Dieu avec respect (exemple de non respect : utilisation abusive du nom de Dieu, jurons et serments sur le nom de Dieu pour tout et n'importe quoi...
  • Tu sanctifieras le jour du Seigneur (exemple de non respect : dimanche vécut sans une pensée ou un temps spécifique consacré à Dieu (messe ?), activités de travail non indispensable au dépend de sa famille...)
  • Tu respecteras ton père et ta mère (exemple de non respect : relations non empreinte de bienveillance (malgré l'âge des parents), occultation de leur présence dans notre mémoire après le décès...)
  • Tu ne commettras pas de meurtre (exemple indirect : non soutien aux ONG portant assistance aux réfugiés traversant la Méditerranée, non soutien aux chrétiens persécutés au Moyen-Orient, harcèlement moral ou indifférence conduisant à une dépression ... )
  • Tu ne commettras pas d’adultère (exemple : inscription sur des sites de rencontre alors que l'on a un conjoint, usage des média-sociaux pour dissimuler sa véritable identité dans le but de séduire alors que l'on est marié...)
  • Tu ne commettras pas de vol (exemple : vendre un objet en ligne et surfacturer les frais d'expédition, négocier sous la contrainte la baisse du prix de vente d'un objet ...)
  • Tu ne porteras pas de faux témoignage (exemple : altération consciente de la vérité pour y tirer un avantage, création de fausse rumeur (fake news) sur internet...)
  • Tu ne convoiteras pas (exemple : désir extrême et sans scrupule de posséder, vouloir toujours plus pour remplir son vide intérieur...)

 

2) Fautes commises contre les Commandements de l’Église :

  • Sanctifier les dimanches et fêtes religieuse, et y participer en allant à la messe.
  • Se confesser au moins une fois l'an
  • Communier au minimum une fois par an, au temps Pascal.
  • Jeûne et abstinence le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint.
  • Soutenir financièrement l'Église selon ses moyens (denier du culte, quêtes...).

 

3) Péchés capitaux :

  • L'avarice :  manque de solidarité, manque de générosité, impact sur les proches ...
  • La colère : effervescence  et fougue non dominées, incite à la violence, à la vengeance ...
  • L'envie : jalousie et convoitise du bonheur, des biens, des succès des autres, amenant l'impatience mal placée...
  • La gourmandise : excès et accumulation dans le manger, le boire sans maîtrise ...
  • La luxure : recherche, pratique, excès et gout immodéré pour les plaisirs de la chair dans un esprit lubrique ...
  • L'orgueil : amour-propre désordonné, complaisance en soi-même, égoïsme, ambition démesurée, vanité mondaine, attitudes hautaines, susceptibilité…
  • La paresse : dans le lever, le travail, les prières, oisiveté désordonnée et récurrente, fuite systématique des efforts, procrastination … 

 

4) Les fautes commises contre le devoir d'état :

  • En ce qui concerne soi-même en tant que chrétien (exemple : cohérence entre ma vie et ma foi chrétienne, refus par souci de ma tranquillité ou par égoïsme de m’engager dans un mouvement d’Église, est-ce que je vis dans l’attente de la vie éternelle ?...)
  • Envers le prochain (exemple : les souffrances des autres sont-elles pour moi une préoccupation ? Ai-je fait mon possible pour les sou­lager ? Ai-je cherché à les aider en mettant à leur disposition mon amitié, mon temps, mes biens ?...)
  • Envers sa famille (exemple : est-ce que je cherche à bien m’entendre avec tous les membres de ma famille ?, mon attitude envers mes enfants ne manque-t-elle pas de fermeté ou au contraire d’affection et de confiance ?, ai-je conscience que les vocations des prêtres et religieuses naissent aussi (et surtout) dans les familles chrétiennes ?...)
  • Dans le domaine professionnel (exemple : quelle est mon attitude à l’égard de mes supérieurs ? N’ai-je pas cherché, par méchanceté ou jalousie, à miner leur autorité ?, quelle est mon attitude vis à vis de ceux qui travaillent avec moi ? n’ai-je pas tendance à me décharger sur les autres de mes tâches et responsabilités ? ...)
  • Comme citoyen responsable de ses devoirs civiques (exemple : ai-je le souci de tenir ma place dans la vie de la cité ou de la nation pour lui donner une meilleure orienta­tion ?, ai-je choisi mes représentants en fonc­tion de leur aptitude à promouvoir le bien commun et la loi divine plutôt qu’en fonction de leur aptitude à défendre mes intérêts ?...)


Examen de conscience = liste de péchés ?

Attention, à de ne pas confondre examen de conscience et liste de péchés. 

 

Et une liste proposée pour un examen de conscience, aussi bien faite qu'elle soit, ne sera jamais qu'un moyen.

Elle ne remplacera jamais la prière personnelle, l'interrogation loyale par laquelle je me mets en face de moi-même et de mon péché, bien sûr, mais surtout en face de Dieu et de son appel. Elle peut conduire à un dialogue avec le Seigneur, mais elle ne peut pas le remplacer.

Examiner ma conscience ne peut pas se réduire à examiner une liste.

C'est bien dans notre vie que nous avons à discerner l'appel de Dieu et à y répondre. C'est donc là aussi qu'il faut chercher notre péché. Concrètement, il suffit de revoir les divers lieux et temps qui sont la trame de nos journées, et de les mettre sous le regard du Seigneur.

 

Cependant, le risque de rester dans une perspective moralisante n'est pas complètement écarté. On passe d'une morale plutôt individuelle et bien pensante à une morale davantage sociale et même politique, mais on est toujours dans la morale.


 

 

Au fond, sur mon péché comme sur toute chose, si je suis à l'école du Christ, c'est la Révélation qui me donne l'éclairage véritable. "Dans ta lumière nous verrons la lumière", dit le psaume.

 

Scruter ma conscience ou scruter ma vie, cela ne me dispensera jamais de scruter la Parole de Dieu.

 

C'est à la lumière de l'Evangile que je peux voir clair en moi !



RESURREXIT PORTAIL FOI CATHOLIQUE JEROME MUTIN