Depuis 9 siècles, les cisterciens proposent aux chercheurs d'absolu une quête de Dieu particulière enracinée dans la tradition chrétienne du monachisme.
Fidèle à la règle de Saint Benoit, les abbayes cisterciennes se caractérisent par un dépouillement, dont la liturgie comme les bâtiments, vise à intégrer et à harmoniser le moine à sa propre recherche du Christ.
Toute expérience cistercienne consiste à partir de soi pour aller au-delà par la méditation, la prière et une fraternité de partage en communauté authentiquement évangélique.
Cette expérience cistercienne, comme toute expérience spirituelle, est existentielle. Entièrement subjective, elle témoigne d'un réalité vécue dans laquelle le moine éprouve non seulement sa foi, mais la pense en l'approfondissant chaque jour par la liturgie des heures et la lecture de la bible.
La vie monastique n'a pas pour but un équilibre psychologique ou une maîtrise de soi. Entièrement gratuite et désintéressée, incommunicable elle est selon Karl Jaspers (philosophe chrétien) : "la conscience d'exister avec le transcendant" .
L'histoire de l'ordre cistercien commence à la fin du XIème siècle, par une rupture avec le modèle monastique dominant, symbolisé par les fastes liturgique et la richesse de l'abbaye de Cluny (bénédictins).
A Cîteaux (de "cistels" = roseaux) en Bourgogne, la simplicité et l'authenticité de la première communauté s'appuie sur une référence historique et spirituelle fondamentale : la règle de saint Benoît du VIème siècle. Le nom "moine", dont la vocation unique est la quête de Dieu, vient du grec monos qui signifie "seul". Ayant renoncé à toute forme de propriété individuelle, ils partagent entre eux ce dont ils ont besoin pour vivre : ORA et LABORA = PRIERE et TRAVAIL.
L'ordre cistercien (en latin Ordo cisterciensis) est un ordre monastique de droit pontifical.
C'est bien une branche réformée des bénédictins dont l'origine remonte à la fondation de l'abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098.
L'ordre cistercien joue un rôle de premier plan dans l'histoire religieuse du XIIe siècle. Par son organisation et par son autorité spirituelle, il s'impose dans tout l'Occident, jusque sur ses franges. Son influence se révèle particulièrement forte en Europe à l'est de l'Elbe où l'ordre fait progresser à la fois le christianisme, la civilisation et la mise en valeur des terres.
Par la restauration de la règle bénédictine inspirée par la réforme grégorienne, l'ordre cistercien promeut ascétisme, rigueur liturgique et érige, le travail manuelle comme une valeur cardinale, ainsi que le prouve son patrimoine technique, artistique et architectural. Outre le rôle social qu'il occupe en France jusqu'à la révolution de 1789, l'ordre exerce une influence de premier plan dans les domaines intellectuel ou économique ainsi que dans le domaine des arts et de la spiritualité.
Il doit son considérable développement à Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), homme d'une personnalité et d'un charisme exceptionnels. Son rayonnement et son prestige personnel en ont fait au XIIe siècle le plus célèbre des cisterciens. S'il n'en est pas le fondateur, il demeure le maître spirituel de l'ordre.
Aujourd'hui, les cisterciens sont regroupés dans deux ordres distincts : les trappistes (stricte observance) et l'ordre de Cîteaux (commune observance).
Si les deux ordres cisterciens sont actuellement séparés, des liens étroits d'amitié et de collaboration existent entre eux, notamment dans les domaines de la formation et de la réflexion sur leur charisme commun. Leur habit est donc le même : tunique blanche et scapulaire noir retenu par une ceinture de cuir portée par-dessus ; l'habit de chœur est la traditionnelle coule monastique, de couleur blanche, d'où l'appellation de « moines blancs ».