Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.
Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”
Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?”
Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”
Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
Et voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? ». Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »
L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »
Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.
De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.
Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.
Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »
Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
« Alors, le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux.
Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes :
les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile.
Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.”
Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe.
Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.”
Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.
Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”
Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure.
Les pharisiens, apprenant qu'il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »
Jésus leur déclara : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle.
Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.
Par la Loi, je suis mort à la Loi afin de vivre pour Dieu ; avec le Christ, je suis crucifié.
Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi.
J'aime le Seigneur : il entend le cri de ma prière ;
il incline vers moi son oreille : toute ma vie, je l'invoquerai.
J'étais pris dans les filets de la mort, retenu dans les liens de l'abîme, * j'éprouvais la tristesse et l'angoisse ;
j'ai invoqué le nom du Seigneur : « Seigneur, je t'en prie, délivre-moi ! »
Le Seigneur est justice et pitié, notre Dieu est tendresse.
Le Seigneur défend les petits : j'étais faible, il m'a sauvé.
Retrouve ton repos, mon âme, car le Seigneur t'a fait du bien.
Il a sauvé mon âme de la mort, gardé mes yeux des larmes et mes pieds du faux pas.
Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants.
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! +
Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers.
Avant qu'un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais.
Tu me devances et me poursuis, tu m'enserres, tu as mis la main sur moi.
Savoir prodigieux qui me dépasse, hauteur que je ne puis atteindre !
Où donc aller, loin de ton souffle ? où m'enfuir, loin de ta face ?
Je gravis les cieux : tu es là ; je descends chez les morts : te voici.
Je prends les ailes de l'aurore et me pose au-delà des mers :
même là, ta main me conduit, ta main droite me saisit.
J'avais dit : « Les ténèbres m'écrasent ! » mais la nuit devient lumière autour de moi.
Même la ténèbre pour toi n'est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière !
C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait.
Mes os n'étaient pas cachés pour toi quand j'étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre.
J'étais encore inachevé, tu me voyais ; sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés avant qu'un seul ne soit !
Que tes pensées sont pour moi difficiles, Dieu, que leur somme est imposante !
Je les compte : plus nombreuses que le sable ! Je m'éveille : je suis encore avec toi.
Scrute-moi, mon Dieu, tu sauras ma pensée éprouve-moi, tu connaîtras mon cœur.
Vois si je prends le chemin des idoles, et conduis-moi sur le chemin d'éternité.
Pour l’Eglise universelle
Pour tous ceux à qui tu as donné des responsabilités dans ton Église et pour les missionnaires au sein de notre société que tu appelles aujourd’hui encore pour annoncer ta Parole, afin qu’ils exercent leur ministère à la manière de Jésus en serviteurs accueillants et fidèles : Seigneur vient au secours de ton Eglise et du peuple des baptisés. Qu’ils soient fidèles à la Parole que tu leur as confiée, aux commandements que tu leur as laissés et à la mission que tu leur a donnée, afin que chaque jour, ils se laissent conduire par ton Esprit. Seigneur, nous te prions.
Pour les affaires publiques
Dans notre monde marqué parfois pas l’injustice, les inégalités et la détresse, dans un monde où les hommes ont du mal à découvrir la présence de Dieu agissant dans le quotidien des petites choses de la vie, que ton amour, Seigneur, nous aide à surmonter ces temps parfois difficiles, mais que ton amour nous aide aussi à reconnaitre notre chance de vivre à dans notre époque, dans ce pays en paix, entouré de nos familles et de nos proches. Seigneur, nous te prions.
Pour ceux qui souffre
Pour toutes les personnes secourues cette année par les sapeurs pompiers de l’UT Soultz-sous-Foret, victime de maladie, d’accident, de sinistres, ou de catastrophes : pour les victimes décédées, pour celles qui sont encore hospitalisées, pour celles qui porteront des séquelles physiques et morales toutes leurs vies, pour leurs proches et familles également éprouvés et qui peuvent se sentir abandonnés de Dieu, Seigneur, donne-nous la force d’être des messagers d’espoirs porteurs de ta Présence. Seigneur, nous te prions.
Pour les sapeurs pompiers
Pour le corps de ............, caserne de ............... et pour tous les sapeurs-pompiers hommes et femmes qui la composent, pour les sapeurs pompiers de France décédés cette année en service commandé, Seigneur, soutiens nous dans les moments difficiles que nous sachions ne pas t’oublier, notamment dans nos relations entre nous à la caserne, et que nous sachions trouver un juste équilibre de vie avec nos proches et nos familles. Seigneur, nous te prions
HOMELIE
Fête du CHRIST, ROI DE L'UNIVERS
Les 4 textes que nous d’entendre : la 1ere lecture du livre du prophète Daniel, le psaume (qui a été chanté), puis la 2ème lecture de l’Apocalypse de Saint Jean et enfin l’Evangile que je viens de proclamé, ont tous un point commun : ces 4 textes écrit il y a plusieurs milliers d’année, tous les 4 nous parles de roi et de royauté.
Et la question qui vient est : en quoi cela me concerne ces histoires plus ou moins imagées de roi et de royaume ? Qu’est ce que cela à voir avec ma vie d’aujourd’hui ?
Il se trouve qu’effectivement, aujourd’hui l’Eglise catholique fête la fin de l’année liturgique, qui annonce le début de l’Avent à partir de la semaine prochaine qui lui-même dans 4 semaines aboutira à Noel. Et cette fête catholique d’aujourd’hui s’appelle la solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l’Univers.
En France, dans un pays de tradition républicaine, depuis au moins deux siècles, pétri des valeurs de liberté, d’égalité, et de fraternité, pays où le roi à fini à l’échafaud, cette fête du « Christ Roi» peut paraitre incongrue voir totalement décalée, mais ce serait se tromper lourdement sur le sens du terme roi et royauté.
En effet, la Fête du Christ-Roi de l’Univers, c’est un peu une fête inversée.
Souvenez-vous, alors que quelques mois avant cette épisode, après la multiplication des pains, Jésus se retire au désert parce qu’il savait que la foule voulait le faire roi et il refuse cela, et là aujourd’hui face à Pilate, dans un dialogue tendu, il accepte de fait ce titre de roi, avec un roseau qui va le fouetter en guise de sceptre, une couronne d’épines comme sacre et une croix en lieu et place de trône.
Car ce roi, le Christ, n’est pas un roi au sens politique du terme. Il n’a pas de territoire, pas d’armée, pas de palais.
Son royaume est une manière d’être, une manière de vivre, une présence au cœur du monde et de l’humanité : c’est la présence même de Dieu, l’Alpha et Oméga, source et but de toute vie. Et parce le Christ nous aime, nous dit le livre de la Révélation, « Il nous a délivré de nos péchés par son sang, il a fait de nous le Royaume et les prêtres de Dieu son Père, » Autrement dit, il nous a donné la vie au prix de la sienne.
Ainsi, le Christ est roi. Quand Pilate lui demande « alors, tu es roi ? » la réponse de Jésus est presque ironique : « c’est toi qui le dis ! » ce qui signifie que Jésus valide la question de Pilate comme s’il s’agissait d’une affirmation.
Étonnant, tout de même ! Tout au long de sa vie publique, Jésus n’a pas cessé de dire à ceux qu’il guérissait de ne rien dire à personne ; lorsqu’on voulait le faire roi, alors qu’il venait d’accomplir un geste merveilleux, extraordinaire, il s’éclipsait, il disparaissait. Et voilà qu’aujourd’hui, dans ce dialogue avec son accusateur, alors que la partie semble définitivement perdue, il affirme sa royauté ! aurait-il changé d’avis ?
Non, ce qui a changé, c’est sa situation. S’il avait accepté le couronnement lorsqu’il était dans une position favorable, sans doute que nous aurions de la royauté du Christ une fausse image.
L’image d’un roi doté de « super pouvoirs », d’un roi dominateur et inaccessible dans son carrosse et son palais, bref, d’un roi tout ce qu’il y a d’habituel chez les humains. Mais non, ce n’est pas ainsi que le Christ est roi ! C’est justement lorsqu’il est abandonné, lorsqu’il est dépendant, lorsqu’il est faible, impuissant, enchaîné, lorsqu’il subit nos insultes et nos accusations, qu’il révèle la vraie nature de son règne.
Son règne n’est pas de ce monde. C’est pour cela qu’il nous est difficile, c’est vrai, de voir dans ce prisonnier condamné à mort, le visage d’un roi.
Difficile aussi de croire que cette situation n’est pas le signe de sa déchéance, mais au contraire la manifestation de sa victoire.
Il faut les yeux de la foi pour cela ; il faut les yeux du cœur, mettre de la verticalité dans nos vie. Ce ne sont pas des raisonnements savants, rationnels, construits, qui peuvent nous en convaincre, mais un cœur ouvert à l’amour et à l’Espérance, ouvert à ce que nous pouvons ressentir au plus profond de nous ; un cœur plein de compassion pour celui qui souffre ou qui est dans la peine. Car ce prisonnier humilié devant Pilate, nous le connaissons ; nous en connaissons tous, vous paroissiens, vous sapeurs pompiers, il s’agit parfois des personnes très proches de nous, dans la souffrance, dans la douleur ou dans la détresse.
D’ailleurs les valeurs de courage et de dévouement, mais aussi d’engagement, d’esprit d’équipe, d’altruisme et de respect qui animent les sapeurs pompiers présent en nombre ici ce soir, sont des valeurs profondément chrétiennes car répondant au sens profond de l’homme : être présent, disponible et s’engager pour l’autre, pour son frère en détresse.
Et ainsi devant la douleur, la souffrance, l’injustice, il n’y a pas de faux-semblants, pas de masque : la vérité de l’être apparaît intégralement, sans artifice. Et c’est ainsi que Jésus peut répondre à Pilate, mais cela s’adresse bien sûr à nous aussi aujourd’hui : « je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité ». Et quel plus fort témoignage à la vérité que celui de l’humilié, à quelques heures de sa mise à mort ?
Ainsi, Pilate demande au Christ « La vérité... mais qu’est-ce que la vérité ? » Et nous aussi, nous pouvons nous demander avec lui : qu’est-ce que la vérité ? Souvent, aujourd’hui, la vérité est confondue avec la sincérité. Il suffit qu’une personne soit sincère pour qu’on la dise dans la vérité. On relativise ainsi la vérité : c’est « sa » vérité, comme pour dire que personne ne détient « la » vérité, et que toute vérité est valable du moment qu’elle est sincère. Or, nous savons bien, que toute sincérité n’est pas vérité. La vérité, on ne la détient pas, on ne la possède pas : mais à l’inverse on lui appartient ou pas ; on n’en est pas propriétaire, on en est le serviteur, le témoin ou pas le témoin. Car la vérité absolue avec un V majuscule que nous révèle l’Evangile, ce n’est pas une idée, ce n’est pas une opinion, mais c’est bien une personne, c’est le Christ lui-même, c’est lui qui est la vérité!
Il est d’ailleurs beaucoup question de vérité dans les autres textes de ce jour. Vérité, en hébreu, a la même racine que « amen », et ces deux mots très voisins évoquent la stabilité, la fermeté, la fidélité, ce qui est immuable, de ce qui demeure.
Et lorsque nous répondons « amen » à la messe, parfois machinalement, par réflexe, en fait nous signifions que ce qui vient d’être dit est une parole sûre, qui s’appuie sur la solidité, la fidélité, la durabilité. Amen, c’est beaucoup plus fort que « je suis d’accord » ou même que « ainsi soit-il » comme le traduisait la liturgie d’avant le Concile il y a 50 ans. C’est sans doute la raison qui a fait que l’on ne traduit plus ce mot en français, tant il est chargé de sens, pour ne pas l’appauvrir, pour ne pas le vider de sa substance si riche que lui donne la langue originelle.
Dire amen, c’est ainsi reconnaître que Dieu est Dieu, que Jésus est le Christ venu pour témoigner de lui (Dieu) auprès de tous les hommes, et sauver l’humanité en partageant sa condition humaine, jusqu’à la souffrance, l’humiliation et la mort. C’est ainsi reconnaître la royauté du Christ, royauté qui n’est pas faites de puissance ou d’éclats. C’est le sens premier du mot roi : être au service d’un peuple, d’une nation pour son bien, pour le guider, le sauver et si besoin se sacrifier pour lui.
Alors oui, même si elle n’est pas de ce monde, la royauté du Christ advient déjà quand on s’occuper d’un parent âgé, quand on se fait du souci pour son voisin, quand on garder un de ces petits enfants pour soulager sa fille, la royauté du Christ advient déjà quand on porte dans la prière ses proches et l’âme des défunts, quand on fait au mieux son travail ou sa mission, quand on élève au mieux nos enfants l’amour de Dieu, bref, quand nous sommes pleinement humain à la mesure de l’amour du Christ que nous portons à nos proches et à l’humanité.
De même, même si elle n’est pas de ce monde, la royauté du Christ advient déjà à chaque fois qu’un véhicule de secours quitte une caserne des sapeurs pompiers pour répondre à une demande de secours, à chaque fois qu’un FPT, un FS, un CID ou un VPSI vient au devant de la détresse humaine, à chaque fois que l’équipage d’un VSAV tente de sauver une personne, mais aussi à chaque fois qu’il va relever une personne âgée dépendante seule ayant chuté de son lit dans la nuit, alors oui à ce moment là, le royaume de Dieu advient à chaque fois un peu plus.
De même, le royaume de Dieu advient à chaque fois un peu plus dès qu’un prêtre célébré la messe, à chaque fois qu’un prêtre célèbre l’Eucharistie, alors dans cette fête du Christ -Roi, laissons advenir encore un peu plus le royaume de Dieu, en préparant maintenant notre coeur et notre âme au sacrement eucharistique, à l’offrande du pain et du vin, à l’offrande de nos vies.
Amen !
D’ailleurs les valeurs de courage et de dévouement, mais aussi d’engagement, d’esprit d’équipe, d’altruisme et de respect qui animent les sapeurs pompiers présent en nombre ici ce soir, sont des valeurs profondément chrétiennes car répondant au sens profond de l’homme : être présent, disponible et s’engager pour l’autre, pour son frère en détresse.
S’engager, risquer sa vie pour un de ses enfants, sa famille, certainement, pour un frere d’arme, pour son binome, peut-être, pour un inconnu, à voire = c’est pourtant ici dans ce choix personnel, en son ame et conscience que ce revèle la grandeur de l’homme, s’engager pour porter secours à l’autre, pour tenter de sauver mon frere en humanité, en fraternité.
HOMELIE 2
Matthieu 25, 33-46
Cet Evangile de Saint Matthieu que nous venons d’entendre, nous dévoile un point capital de foi chrétienne : le jugement dernier, c'est-à-dire le retour du Christ à la fin des temps.
Et l’image utilisée par l’évangéliste pour illustrer ce jugement dernier, pour mieux nous le faire comprendre, est l’image du berger qui sépare ces brebis des boucs. C'est-à-dire qu’il sépare d’un coté ceux qui ont agi selon la volonté de Dieu, en secourant leur prochain qui avait faim, qui avait soif, qui était étranger, nu, malade, en prison, et de l’autre ceux qui n’ont pas fait de telle action.
Et le but de cette parabole est de nous dire au final que nous serons jugés par Dieu sur la charité, sur l’altruisme, sur la manière dont nous aurons aimé, aidé, nos frères en humanité, en particulier les plus faibles et les plus démunis.
Bien sûr, nous devons toujours bien garder à l’esprit que la foi est avant tout un don que nous avons reçu de Dieu lui-même. Mais il faut aussi que nous apportions à ce don, notre libre consentement dans nos actes et nos pensés.
Par sa vie et sa résurrection, le Christ est venu nous apporter la miséricorde du Dieu qui sauve et notre propre résurrection à la fin des temps.
Mais avant cela, ce qui nous est demandé sur cette terre, c’est de nous configurez au Christ-serviteur par une vie bonne et juste, faite d’actions animées par la foi et par l’amour.
Mais concernant ce jugement dernier, au-delà de toutes les images que nous pouvons en avoir, au-delà de l’imaginaire que nous en avons par les tableaux et des retables peints ou même des films récent plus ou moins bien réussi, le jugement dernier ne doit jamais nous faire peur ; cela doit plutôt nous pousser à mieux vivre le présent de nos vies actuelles.
Comme nous l’avons entendu dans l’évangile, dans sa miséricorde et sa patience, Dieu nous offre finalement ce temps sur terre afin que nous apprenions chaque jour à le reconnaître dans notre prochain, dans les pauvres et dans les petits. Dieu nous offre ce temps sur terre pour que nous nous attachions à faire le bien et que nous soyons vigilants dans la prière et dans l’amour pour faire advenir le royaume de Dieu dans nos vies, afin que le Seigneur, à la fin de notre existence et de l’histoire, puisse nous reconnaître comme des serviteurs bons et fidèles.
En effet, ce royaume de Dieu advient déjà chaque jour un peu plus, quand par exemple on s’occupe par exemple d’un parent âgé, quand on se fait du souci pour son voisin, quand on garde un de ces petits enfants pour soulager sa fille ou son fils, alors oui, le Christ est déjà là. De même quand on porte dans la prière ses proches ou l’âme des défunts, quand on fait au mieux son travail ou sa mission à travers les responsabilités que l’on nous a confié, quand on élève au mieux nos enfants dans l’amour de Dieu, bref, quand nous sommes pleinement humain à la mesure de l’amour du Christ, alors oui le Christ est déjà là, et sans forcement attendre Noel.
A l’inverse, évidement, le Christ n’advint pas et est même bafouée et profanée lorsque des membres des Eglises sont mis en cause pour des affaires de pédophilie, comme le révélait encore les DNA il y a quelques semaines.
Acte odieux et monstrueux évidement condamné avec force par l’archevêque Luc Ravel qui a rappelé la totale collaboration de l’Eglise catholique d’Alsace avec la justice pour que les victimes soient identifiées, écoutées et reconnu comme victime, et que les coupables répondent de leurs actes devant la justice.
Mais au-delà de ces affaires, sachez vous sapeurs pompiers que le Christ advient aussi à chaque fois qu’un véhicule de secours quitte une caserne pour répondre à une demande de secours, à chaque fois qu’un FPT, un FS, une EPA ou un CID vient au devant de la détresse humaine. Le Christ advient à chaque fois que l’équipage sapeurs pompiers d’un VSAV vient en aide et tente de sauver une personne, alors oui à ce moment là, le Christ est là.
Mais aussi dans la mission a priori peu valorisante, par exemple à chaque fois que ce même VSAV va relever dans la nuit une personne âgée dépendante seule chez elle ayant chuté de son lit, alors oui à ce moment là, la présence de Dieu se manifeste aussi concrètement chaque fois un peu plus, à l’image de cette période de l’Avent sur le mois de décembre qui nous prépare, nous chrétiens, à nous souvenir de l’incarnation sur terre de Dieu à travers la fragilité d’un nouveau né.
En effet, l’homme a besoin de verticalité, de profondeur, de sens divin : en un mot d’Espérance et de promesse de vie.
C’est dans l’évangile de saint Matthieu que je viens de proclamer : j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” J’avais fait le 18 pour une urgence, et vous êtes venu avec un VSAV, laissant vos familles, vos proches, votre travail, j’ai fait le 18 et vous êtes venus me porter secours, et le Christ de continuer, à chaque fois que vous l’avez fait pour un de vos frères en humanité, c’est à moi que vous l’avez fait.
AMEN !
HOMELIE 1
Au service de toute détresse.
1er décembre 2001
1Jn 3,11.16-20 - Lc 10,25-37.
Le Bon Samaritain…était-il pompier?
Vous avez acceptés très aimablement d’avancer la célébration de la sainte Barbe à ce samedi matin plutôt qu’à demain dimanche, où nous célèbrerons amplement le jubilé sacerdotal de l’abbé Caunois. Il aurait été difficile de conjuguer les deux événements dans une même célébration, aussi je tiens encore à vous remercier de cet arrangement.
Á quelque chose malheur est bon : cela nous a permis de choisir dans la Bible des textes plus adaptés à votre fête. Ainsi, la raison pour laquelle je viens de lire l'Évangile du Bon Samaritain est transparente : n’est-ce pas là le modèle de tout Sapeur Pompier ? « Voyant l’homme blessé au bord de la route, il fut pris de pitié, il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. » Voilà une attitude que Jésus donne en exemple et qui est conforme à la mission même des pompiers, il me semble.
Sois le prochain de tout homme.
Mais cet exemple, Jésus le donne pour faire comprendre une chose importante : le Samaritain est digne d’éloge car, dit Jésus, il s’est fait le prochain de l’homme blessé. Celui qui questionne Jésus, lui demandant « Et qui est mon prochain ? » raisonne en effet comme beaucoup de gens : il veut bien rendre service à son prochain, mais avant tout, il veut savoir qui est son prochain, et qui ne l’est pas. L’enseignement de Jésus consiste au contraire à ne pas se poser la question de cette façon : « Ne te demande pas, QUI est ton prochain (et qui ne l’est pas), ni s’il mérite d’être le prochain, ni s’il remplit les conditions pour être ton prochain, toi, fais toi le prochain de tout homme. »
Le secours sans condition.
De ce point de vue, le service des Sapeurs pompiers s’inspire d’une valeur évangélique fondamentale : tout homme mérite d’être secouru, parce que c’est un homme, et sans aucune autre espèce de considération. Cette valeur, vous et moi, nous nous retrouvons dans l’engagement commun pour la défendre. Car les Sapeurs Pompiers se montrent fidèles à leur mission non seulement en portant secours, mais surtout en portant secours à quiconque en a besoin, sans se poser de questions : « Qui est-il ? Y a-t-il droit ? Est-ce nécessaire ? Ne peut-il pas attendre ? A-t-il ses papiers ? A-t-il payé son loyer ? Ou son assurance ? A-t-il son permis ? A-t-il de quoi rembourser ? Est-il en tord ? » Ces questions ne sont pas les vôtres. Elles s’effacent devant l’unique préoccupation de secourir chacun du mieux possible, avec tous les moyens à disposition, sans aucune considération de race, de religion, d’origine, d’âge, de situation sociale ou financière. Même le danger que présente parfois l’intervention pour les sapeurs n’est pas pour eux une raison de la refuser, tout au plus un appel à davantage de compétence.
Un dévouement menacé.
Pour avoir discuté avec votre chef de corps, je sais que les missions qui vous sont confiées ont évolué ces derniers temps. A l’origine de votre corps, combattre le feu se comprenait moins comme un secours des personnes que de limiter l’étendue des sinistres. Mais ces dernières années, le secours aux personnes a pris une part croissante. Et si on se réjouit que les accidents de la route soient moins fréquents et moins graves, on constate une augmentation des détresses domestiques : malaises, évacuation vers les hôpitaux, et même accouchements inopinés !
Mais il ne faut pas être naïf : un tel dévouement sans condition n’a rien de naturel dans nos sociétés. Aussi faut-il rester très vigilant pour que rien ne vienne l’atteindre, mais au contraire faire en sorte de pouvoir toujours garantir ce secours sans condition. Je suis très inquiet quand j’entends que vos confrères sont agressés lorsqu’ils interviennent quelque part. On veut les obliger à se demander : « Ah, cet appel vient de tel quartier, de tel endroit, de telle rue : faut-il y aller ? » Je suis inquiet de même lorsque j’apprends que des abus se produisent, que des médecins trouvent plus commode d’appeler les pompiers plutôt que de prescrire un trajet en ambulance alors qu’il n’y a pas d’urgence. Car cela menace votre capacité d’être disponible à toute détresse. On va vous obliger à vous demander : « Ah, cela peut attendre, ce n’est peut-être pas si urgent. »
Un témoignage essentiel.
Il faut rester vigilant car la gratuité, le service sans condition, devient une denrée rare en nos sociétés. Chacun veut des droits ; chacun ne veut être dérangé que par ce qui le concerne ; chacun veut en revenir à l’instinct d’égoïsme, et finir par choisir qui est son prochain. C’est pourquoi je crois que votre action systématique et sans condition envers toute personne nécessitant un secours est un témoignage essentiel pour aujourd’hui. Il est proprement évangélique, au sens où il rejoint une dimension très importante de l’enseignement de Jésus : il n’y a pas de conditions à poser lorsqu’on vient en aide à son prochain. Mais comme tout témoignage, il entre en contradiction avec les fonctionnements habituels des sociétés et des hommes, où l’on vise avant tout son propre intérêt.
Il veille à vos côtés.
De ce point de vue, les sapeurs pompiers ne sont pas seulement des veilleurs vigilants répondant à toute heure aux appels de détresse, ils sont aussi, de façon plus fondamentale, les veilleurs d’une société tentée par la marchandisation et la judiciarisation des rapports entre les gens, par l’absence de dévouement et de gratuité. Heureusement, l’homme de foi sait que l’être humain n’est pas seul à veiller en des temps difficiles, mais que le Seigneur monte la garde dans le cœur des hommes, et continue de susciter des veilleurs dévoués. Comme le dit l’auteur du Psaume : « Si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veille les gardes. » Vous trouverez la vigilance et la persévérance nécessaires dans la certitude que le Seigneur veille à nos côtés.
Amen.
Bénédiction finale
Pour la bénédiction finale j’appelle le drapeau et sa garde à se placer devant l’autel, j’appelle également le chef de centre à se placer à droite du drapeau, et le président de l’amicale à gauche.
Le Seigneur soit avec vous. Et avec votre esprit
Seigneur, envoie maintenant ta bénédiction sur ce drapeau et à travers lui sur toutes celles et tous ceux ici présent dans cette église, dans leurs fonctions et leurs vies données de sapeurs pompiers du corps/caserne de .......
Que ce drapeau soit toujours signe d’unité pour tous les sapeurs pompiers ici présents et un signe d’espérance et de réconfort pour les victimes qu’ils auront à secourir.
(baisé au drapeau)
Que Dieu tout puissant vous bénisse, le père, le Fils + et le Saint Esprit. Amen
Allez dans la paix du Christ. Nous rendons grâce à Dieu.