Il est impossible aux théologiens de rendre pleinement compte de réalités situées au-delà du temps sans avoir recours au langage temporel. Reste que, contrairement aux religions asiatiques, où le temps est cyclique, les religions abrahamiques considèrent que le temps est orienté d'un début vers une fin, marquée par le Jugement dernier.
«La particularité chrétienne est de montrer qu'avec la Pâque du Christ la fin du temps est anticipée dans le temps, souligne le Père Bousquet. Non point la fin chronologique, mais la fin finale.»
En ce sens, la mort et la résurrection du Christ sont par excellence «le jour du jugement».
Renversant l'imagerie médiévale, «terrifiante», Benoît XVI, dans son encyclique Spe salvi («Sauvés dans l'espérance»), considère aussi le Jugement dernier comme un haut lieu d'espérance.
«Ce souffrant innocent est devenu espérance-certitude: Dieu existe et Dieu sait créer la justice d'une manière que nous ne sommes pas capables de concevoir."
Céline Hoyeau- Article publié dans le Supplément Religion et Spiritualité de la Croix